Le Firman

(traduit de l'italien)

Les passages les plus importants pour nous - ceux qui désignent les permissions accordées à Elgin - apparaissent en Italiques.

Après les compliments initiaux d'usage, et le salut de paix] - Il vous est par les présentes signifié que notre sincère ami son Excellence Lord Elgin, Ambassadeur extraordinaire de la cour d'Angleterre à la Porte du Bonheur, nous a représenté qu'il est fort connu que la majeur partie des cours franques [c.à.d. chrétiennes] sont désireuses de lire et d'étudier les livres, images ou figures, et autres ouvrages de science des anciens philosophes grecs : et qu'en particulier les ministres ou officiers d'état, philosophes, primats et autres individus d'Angleterre, ont un goût remarquable pour les dessins, figures ou sculptures demeurées depuis le temps desdits Grecs, et qui peuvent être vus sur les rivages de l'Archipel et autres terres ; qu'ils ont en conséquence à l'occasion envoyé des hommes pour explorer et examiner les anciens édifices, dessins ou figures. Et que quelques dilettanti accomplis de la cour d'Angleterre, étant désireux de voir les bâtiments anciens et les figures curieuses de la Cité d'Athènes, et des vieux murs demeurés depuis le temps des Grecs, qui maintenant subsistent en la partie intérieure de ladite place ; son Excellence ledit Ambassadeur a en conséquence engagé cinq peintres anglais, maintenant demeurant à Athènes pour examiner et voir, et aussi pour copier les figures demeurant là, ab antiquo : et il nous a également à ce moment expressément prié qu'une lettre officielle fût écrite d'ici, ordonnant que tant que lesdits peintres seront employés pour entrer et sortir de ladite citadelle d'Athènes, qui est le lieu de leurs occupations ; ou pour fixer un échafaudage autour de l'ancien Temple et des idoles y contenues  et pour mouler la sculpture ornementale et les figures qu'on y voit, dans le plâtre ou le gypse  et pour relever les mesures des restes d'autres bâtisses ruinées en ce lieu ; et pour creuser quand ils le trouveront nécessaire les fondations, afin de découvrir les inscriptions qui peuvent avoir été couvertes de décombres  qu'aucune interruption ne leur soit imposée ni fait aucun obstacle par le Disdar [ ou commandant de la citadelle] ni par aucune autre personne ; que personne ne touche à leurs échafaudages ni aux instruments dont ils auraient besoin pour leurs travaux ; et que lorsqu'ils souhaiteront emporter quelques fragments de pierre ("qualche pezzi di pietra") avec des inscriptions ou des figures, qu'aucune opposition ne soit faite là-contre.

En conséquence, nous vous avons écrit cette lettre, et l'avons envoyée par les soins de Monsieur Philip Hunt, Anglais, secrétaire dudit Ambassadeur, afin que sitôt que vous en aurez pris connaissance, savoir que c'est le désir exprès et engagement de la Sublime Cour, dotée de toutes qualités éminentes; de favoriser telles requêtes que les susmentionnées, conformément à ce qui est dû à l'amitié, sincérité, alliance et bonne volonté durant ab antiquo entre la Sublime et impérissable Cour Ottomane et celle d'Angleterre, et qui est de la part des deux Cours manifestement croissante ; particulièrement pour ce qu'il n'y a aucun mal à ce que lesdits édifices et figures soient ainsi vues, contemplées et dessinées.

En conséquence, après avoir rempli les devoirs de l'hospitalité, et offert un digne accueil auxdits Artistes, conformément à la requête urgente dudit Ambassadeur à cet effet, et parce qu'il nous incombe de veiller qu'ils ne rencontrent aucune opposition à marcher, voir ou contempler les figures et édifices qu'ils souhaitent dessiner ou copier, ni dans leurs travaux de fixation des échafaudages ni l'usage de leurs divers instruments. Notre désir est qu'à l'arrivée de cette lettre, vous fassiez diligence pour agir conformément aux demandes dudit Ambassadeur, aussi longtemps que les cinq Artistes demeurant à Athènes seront employés à entrer ou sortir de ladite citadelle d'Athènes, qui est le lieu de leurs occupations ; ou à fixer un échafaudage autour de l'ancien Temple des Idoles, ou à mouler en chaux ou en plâtre lesdits ornements et figures ; ou à mesurer les fragments et vestiges ou autres édifices en ruines ; ou en creusant, quand ils le trouveront nécessaire, pour chercher des inscriptions parmi les décombres ; qu'ils ne soient pas molestés par ledit Disdar ni par nulle autre personne, ni par vous-même à qui cette lettre est adressée ; et que nul ne touche à leur échafaudage ou leurs outils, ni ne les empêche de prendre quelques morceaux de pierre ("qualche pezzi di pietra") avec des inscriptions ou des figures. De la manière susmentionnée veillez à vous tenir et comporter.

(Signé et scellé)
Seged Abdullah Kaimacan


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